L'Etat n'est pas capable de maintenir l'ordre, et on paie?": vers une taxe "émeutes" pour votre assurance

Le coût total des assurances risque d'augmenter prochainement alors que l'Etat pousse pour la mise en place d'une surprime "émeute" dans les assurances-voitures et habitations.

Terrorisme, catastrophes naturelles, pandémie et bientôt émeutes? Le gouvernement pousse un amendement voté au Sénat qui prévoit une augmentation dès 2026 de 5% du coût total des assurances avec une surprime "émeute" dans les assurances des voitures et des logements.

"Les casseurs cassent et les Français paient la facture", philosophe Olivier Truchot ce vendredi 19 décembre sur le plateau des Grandes Gueules. "Il y a une volonté de nous faire payer les dégâts parce que l'Etat n'est pas capable de maintenir l'ordre dans les rues, notamment avec cette doctrine de ne pas aller au contact et laisser casser pour éviter le grabuge humain".

"Cela agace aussi les assureurs parce que qu'elle va être la définition exacte de l'émeute?", s'interroge l'éducateur Abel Boyi qui juge que le gouvernement "se ridiculise une nouvelle fois".

Les assureurs aussi en colère

Effectivement, il n'y a pas que le contribuable et les assurés qui font la tête: "C'est une mauvaise nouvelle, c'est une réponse aveugle qui ne mise pas sur la prévention", assure à RMC François Beaume, président de l'association pour le management des risques et des assurances dans l'entreprise.

"On déresponsabilise les acteurs de la prévention et on fait peser sur le contribuable le financement d'un risque qui va devenir incontrôlé".

"L'Etat se déresponsabilise de ses obligations régaliennes et se décharge sur le privé", abonde sur RMC Story Camille, assureur dans le Gard. "C'est 5% de taxes mais il va aussi falloir payer les experts, ceux qui déclarent les sinistres donc ça sera plutôt 10 ou 15% d'augmentation".

1 milliard de dégâts

"Depuis des années, l'Etat assèche ses services publics et demande au privé de rembourser. Sauf que le privé veut des ronds", note le syndicaliste Bruno Poncet. "On donne pourtant déjà assez de notre salaire", se désole le cheminot qui constate que les assurances commencent déjà à ne plus vouloir rembourser les catastrophes naturelles.

En 2023, les dégâts provoqués sur l'ensemble du territoire après la mort de Nahel à Nanterre, avaient été estimé à 1 milliard d'euros par le Sénat. De quoi inspirer les sénateurs visiblement.